Depuis quelques temps, vous êtes plus souvent au Sénégal alors que vous êtes basé en Europe. Qu’est-ce qui l’explique ? Des projets… ?
Je viens plus souvent au Sénégal depuis 2004, date à laquelle j’ai commencé à mettre sur pied le projet de l’Institut culturel panafricain et de recherche de Yène. A cette période, j’ai acheté un terrain sur la commune de Yène Todd dans le but de construire un lieu qui permette les échanges artistiques, culturels et pédagogiques sur le continent africain. J’ai beaucoup travaillé à ce projet qui m’habitait depuis une trentaine d’années. C’est une sorte d’aboutissement à tous les combats que j’ai menés en Europe autour de la renaissance africaine et de la valorisation du patrimoine culturel africain. Sur mes économies d’enseignant et mes droits d’auteur, j’ai fait bâtir tout un espace de 2 000 M2 qui aujourd’hui accueille des groupes du monde entier dans un esprit de travail, de convivialité et d’échanges. Je suis plus souvent, c’est vrai, en terre sénégalaise, mais je continue de voyager en Europe, mais aussi sur le continent africain et un peu partout dans le monde. Selon moi, c’est une chance formidable de pouvoir vivre en différents endroits et de pouvoir concrétiser des projets dans cet esprit de partage et de découverte.
Poète, vous avez dit un jour que la poésie africaine est formidablement expressive. Mais quel regard portez-vous sur la poésie sénégalaise de façon particulière ?
Je suis particulièrement attentif à la poésie sénégalaise que je trouve merveilleusement productive. Nous avons de grands poètes au Sénégal que j’admire et qui m’inspirent. Je pense à Amadou Lamine Sall, à Ndongo M’Baye, à Hamidou Dia, à Habib Demba Fall, à Babacar Sall et à d’autres encore. Ces poètes figurent d’ailleurs dans l’anthologie que je viens de publier, qui s’intitule Enseigner la lecture/écriture et l’oralité : à la rencontre de 14 poètes sénégalais et qui est la réunion du travail que je mène depuis plus de 20 ans auprès des publics universitaires et scolaires dans le domaine de la poésie. En travaillant en France en tant qu’enseignant chercheur et aussi en tant qu’écrivain poète, et compte tenu de mes engagements, je me suis dit qu’il fallait absolument valoriser la poésie sénégalaise à travers l’enseignement et surtout auprès des jeunes. Ce travail a d’ailleurs reçu un accueil formidable auprès des élèves et a été soutenu par l’académie de Paris. Le livre est d’ailleurs préfacé par Sophie Fouace, Inspectrice pédagogique de l’académie de Paris qui a salué le caractère pédagogique et novateur du projet. Cette anthologie construit aussi un pont culturel entre la France et le Sénégal, entre les productions poétiques des collégiens basés à Paris et celles des écoliers de Yène. Par ailleurs, je travaille à une anthologie plus large qui réunira la poésie sénégalaise d’expression française de 1930 à nos jours. La poésie sénégalaise est extrêmement vivante, mais ce qui manque ici au Sénégal et plus généralement sur le continent, c’est la promotion de celle-ci, faire connaître les auteurs, le genre poétique à travers des rencontres, des lectures, etc. C’est ce que j’essaie de faire en proposant des publications et en menant des ateliers de poésie au sein de l’Icp, en partenariat avec les écoles, les collèges et les lycées pour que la poésie rencontre son public et que celui-ci soit également acteur de son expression.
Quand on lit vos poèmes, au-delà des mots, on vous sent très afro-optimiste…
Oui, c’est vrai. Vous savez, c’est un combat que je mène depuis 30 ans, celui de la promotion de notre patrimoine historique, culturel et social à travers ma poésie, mais aussi à travers mes engagements. Le continent africain possède des réserves extraordinaires qu’il s’agit de mettre dans la lumière. Je suis de ceux qui pensent que nous devons nous battre sur ce terrain, celui de la réhabilitation de notre espace géographique unique. Mon optimisme et mes espérances sont tels d’ailleurs que je propose que soit enfin concrétisé un grand rêve, celui des Etats-Unis d’Afrique, car il faut croire en l’unité. J’ai d’ailleurs tout récemment adressé une lettre au Président Macky Sall afin de porter ce grand projet en terre sénégalaise et d’avancer sur la voie du développement.
De manière générale, dans nos pays la poésie semble toutefois perdre ses lettres de noblesse.
Non, je ne crois pas. Les poètes sénégalais sont très talentueux, y compris ceux de la nouvelle génération. Je crois que la poésie est un genre majeur de la littérature qui ne peut pas s’éteindre. Mais c’est à nous de la porter, les écrivains, les hommes de culture. Comme je le disais précédemment, ce qui manque aujourd’hui ce sont de véritables actions culturelles qui permettent une certaine visibilité littéraire et ainsi une reconnaissance du monde de l’écrit, des arts et de la culture. C’est aussi à nous d’y travailler pour être visibles. Ici, je veux poser le problème de la diffusion du livre des auteurs d’origine africaine. Nous avons de réels talents, mais malheureusement nos livres ne sont pas diffusés. C’est à ce niveau qu’il faut revoir nos politiques culturelles.
Thierry Sinda disait récemment de vous que vous êtes «un poète d’aujourd’hui, un poète de la néo-négritude». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Cela signifie la continuité, je me sens bien sûr appartenir à ce que Thierry Sinda nomme la «néo-négritude» sans pour autant y être enfermé. Cela va de pair avec ce que je défends, c’est-à-dire la reconnaissance de nos arts, de notre patrimoine historique et culturel, de la renaissance africaine. Tous les poètes, tous les hommes qui ont œuvré pour la dimension africaine m’interpellent et m’inspirent amplement. Je salue au passage le magnifique ouvrage de notre ami Thierry Sinda qui représente un travail de longue haleine et qui rend hommage à toute cette expression artistique et poétique du monde noir.
L’on retrouve d’ailleurs des hommages à de grandes figures de la poésie africaine dont vous dans son Anthologie d’amour. Est-ce pour vous juste une reconnaissance ou plutôt une consécration de vos talents ?
Chaque publication est l’expression de la reconnaissance de mon travail et je suis très heureux de figurer dans cette anthologie. La consécration, je ne crois pas jusqu’au bout, il faut œuvrer pour ce en quoi on croit et rester humble. Chaque livre publié est pour moi une consécration intérieure, car je sais que j’ai mené un combat, un combat avec l’écriture qui parfois se révèle douloureux, mais que surtout j’ai réussi à porter un projet littéraire jusqu’à son aboutissement.
Outre la poésie, quel regard portez-vous sur la littérature sénégalaise d’aujourd’hui ?
J’y suis très attentif, car dans ce domaine il existe aussi de nombreux talents. J’admire beaucoup le travail de Boubacar Boris Diop qui est un auteur majeur de la littérature sénégalaise, en tant que romancier, mais aussi en tant qu’observateur et penseur de la société contemporaine. Toute sa démarche d’affirmation africaine me parle directement. Je suis aussi un grand admirateur de l’œuvre de Aminata Sow Fall avec qui je partage un certain nombre d’idées sur ce qu’il faut combattre en Afrique et ce que nous devons mettre en œuvre pour proposer des espaces d’émulation. J’aime beaucoup également les intentions littéraires de Abdoulaye Elimane Kane, ancien ministre de la Culture. Son univers féérique et porteur du rêve africain fait écho chez moi. Là aussi, ce qui manque cruellement au Sénégal c’est le relais qui devrait être fait pour ces auteurs qui sont des acteurs importants de la vie culturelle sénégalaise. Il faudrait pouvoir développer nos réseaux de diffusion et de promotion afin de les faire connaître davantage sur tout le continent africain. Avec les nouveaux moyens de technologie dont nous disposons aujourd’hui, cela ne devrait pas être aussi complexifié.
D’aucuns pensent qu’au Sénégal, les hommes de plume n’affichent pas souvent des positions engagées et tranchées sur la vie sociopolitique. Qu’est-ce qui l’explique selon vous ?
Je ne peux pas parler au nom des autres, mais seulement partir de moi-même ou émettre des hypothèses. Vous savez, moi je me suis toujours levé contre les inégalités et les injustices de quelque nature que ce soit en Europe, en Afrique, au Sénégal et un peu partout. Je n’ai pas changé d’un iota sur ces questions et je crois que c’est aussi notre rôle, les écrivains, les poètes, les hommes de culture, de nous lever et de dire non, stop ! Je le clame à travers ma poésie, mes livres, mes engagements, ce sont mes armes pour faire entendre ce qui doit changer. Mais vous avez raison, chacun doit en prendre la mesure et dénoncer, au moyen de sa notoriété s’il le faut, toutes les injustices qui traversent l’humanité. Elles sont nombreuses et c’est à travers des projets de renaissance, de créativité, liés à l’humain qu’il faut avancer. C’est ce que je pense depuis des années et tous les actes que j’ai posés, par exemple pour porter la renaissance africaine, en sont la preuve. Vous savez, aujourd’hui dans la société sénégalaise, le dénigrement, les insultes, l’appât du gain supplantent trop souvent le débat réel autour des idées. Cela explique peut-être que beaucoup d’hommes de culture, d’intellectuels s’abstiennent pour ne pas rentrer dans cette logique de dénigrement qui tue en réalité la créativité et nous installe dans le caniveau. Les méthodes de dénigrement et les manipulations ne doivent pas faire reculer l’homme de culture, le penseur, l’intellectuel. Il doit rester debout pour assumer son engagement jusqu’au bout. Donc, je lance un appel pour que les hommes de culture, les intellectuels reprennent les choses en main pour faire avancer la réflexion et l’analyse, pour sortir de cette situation de crise des valeurs métaphysiques, pour enfin proposer une véritable rupture, enclencher la vraie dynamique de fraternité, de dignité, de travail, de justice, d’harmonie, de concorde entre les uns et les autres. Moi je crois qu’il faut rester fidèle à ses idéaux sans compromissions, la constance est selon moi une qualité essentielle de la nature humaine.
Quelle lecture faîtes-vous, en tant qu’acteur, de la politique culturelle au Sénégal ?
Je pense que nous devons être des bâtisseurs et que nous devons proposer des programmes solides de développement culturel à travers des politiques volontaristes sérieuses qui valorisent notre patrimoine. Le développement du continent africain passe aussi par son rayonnement artistique et culturel. Car cette question n’est pas secondaire, elle doit être profondément présente et notamment se rattacher à la problématique de l’éducation, et à la question des langues aussi. Tout cela est étroitement lié. Je pense que le terrain de la culture sénégalaise est extrêmement riche et que c’est à nous de le rendre fertile par des actes fondateurs qui seront les miroirs de la renaissance africaine.
Parlez-nous de votre dernière publication, L’ami dont l’aventure n’est pas ambiguë. Un titre très évocateur… Pourquoi cette référence à l’œuvre de Cheikh Hamidou Kane ?
Tout d’abord, je dois beaucoup à Cheikh Hamidou Kane pour qui j’ai une profonde admiration. C’est un homme éminemment juste, talentueux et d’une intelligence humaine qui me transporte. Dans ce livre, L’ami dont l’aventure n’est pas ambigüe, le personnage de Samba Diallo incarne à lui seul toute une foule d’hommes qui ont trahi leur Peuple depuis la fin du gouvernement de Léopold Sédar Senghor, en passant par celui de Abdou Diouf et bien sûr sous la gouvernance de Abdoulaye Wade. Ces hommes qui, au lieu de servir l’Etat, se sont servis et ont détourné l’argent public. Le Samba Diallo de mon livre n’est plus celui dépeint par Cheikh Hamidou Kane, victime du choc culturel entre sa vision de l’Occident et la réalité. Le Samba Diallo du 21ème siècle est celui qui devient un être génocidaire malgré lui, et qui affame son Peuple pour sa réussite personnelle. Je le dénonçais déjà dans mon recueil de poésie Le songe des flamboyants de la renaissance, paru en 2008 aux éditions Acoria, où je déclarais qu’un centime détourné est un crime contre l’humanité. Je n’ai pas changé d’avis là-dessus et à travers la littérature je dénonce cette infamie intolérable. Cela étant dit, je crois aussi à la repentance et à la pacification des rapports sociétaux. Face à cette calamité qui a eu lieu, il faut trouver une voie unitaire pour la réconciliation sur le plan politique et œuvrer pour transformer en profondeur nos institutions qui garantissent la probité des hommes de pouvoir.
Le premier récit sur Boubacar dans ce livre est-il votre propre histoire ? Est-ce du vécu ?
Comme je le précise dans le préambule du livre, ce récit est inspiré de faits réels, mais appartenant aussi à l’imaginaire. Bien sûr, certaines choses que j’écris me sont arrivées. Ce que je porte, au même titre que Boubacar, c’est la conviction qu’il faut se battre pour réussir ce que l’on entreprend et devenir ce que l’on a choisi. Boubacar part en Europe pour prendre sa place, il rencontre des obstacles, mais il y parvient. C’est aussi cela qui m’intéressait, montrer que l’on peut réussir si on se donne les moyens dans un monde qui n’est pas simple mais que l’on peut, d’une certaine manière, maîtriser quand on s’attache à être dans l’excellence, le travail et la dignité. C’est ainsi que je conçois les choses. Comme Boubacar, je suis un génie raté. Je suis un gaucher contrarié à qui l’on a empêché d’écrire de la main gauche. Alors j’ai fait autrement. Je n’ai rien eu sur un plateau, j’ai tout simplement travaillé très dur. Je me suis battu contre les préjugés pour prouver que rien n’est acquis et que l’héritage n’est rien, comparé à ce que l’on met en œuvre pour cheminer sur les voies de la connaissance. En allant en France, j’ai pu combler mes lacunes et suivre des études universitaires longues, ce qui m’a conduit à préparer le concours d’enseignant que j’ai arraché au prix d’un travail permanent et ensuite de faire mes preuves au niveau de la recherche en sciences cognitives. J’ai longuement travaillé sur le terrain dans les académies de Créteil, de Versailles et de Paris où mon travail est unanimement reconnu. Voilà le message que je voudrais faire passer aux jeunes, il ne faut pas désespérer ! Lorsque l’on est normalement constitué, il faut saisir les opportunités qui sont là et tout s’obtient par le travail, rien ne s’hérite. J’habite fortement cette conviction que si l’on est sincère, que l’on travaille sans relâche, on peut prendre sa place. J’habite l’éducabilité cognitive qui consiste à croire que tout s’apprend. C’est ce que je dis sans cesse aux jeunes que je rencontre pour les inciter à prendre leur place. Cela a d’ailleurs inspiré un groupe de jeunes puisque ce récit a fait l’objet d’une adaptation au cinéma, un film qui s’intitule Sur les traces de nos pères et qui a été réalisé par une équipe de jeunes collégiens et lycéens de l’atelier vidéo du collège Pablo Neruda d’Aulnay-sous-Bois en France, encadrée par une jeune cinéaste Myriam Fraine, d’origine franco- algérienne. Ce film a été en partie tourné ici à l’Icp de Yène dans le cadre d’un projet artistique et pédagogique. C’est un très beau film, porté par le regard de ces jeunes, une œuvre qui doit être valorisée et montrée dans les écoles, les collèges et les lycées. En France, il a reçu un accueil très chaleureux et suscite déjà l’échange et le débat, et c’est cela qui nous intéresse. Dans ce cadre et ici sur le continent, je vais également engager la promotion de ce film qui est riche d’enseignement et de réflexion.
Dans vos poèmes comme dans cet ouvrage, vous faites un coup d’œil à la femme. Pourquoi la femme revient-elle souvent dans vos écrits ?
J’ai une grande admiration pour les femmes en général qui portent la justice, qui donnent la vie. Elles sont des actrices primordiales dans toutes les sociétés, et ici dans la culture africaine particulièrement. Je crois beaucoup à leur talent de rassemblement, de pacification et de partage. Autrement dit, elles m’inspirent. De plus, jeune, j’ai été très marqué par une femme, celle qui a conduit mon initiation, Khady Diop qui était une poétesse, et qui m’a tant appris. Elle a été la fondatrice de ce que je suis, un poète et un homme sensible à la condition féminine. Dans L’ami dont l’aventure n’est pas ambiguë, je donne la parole à cette femme, Mariam Asta Kane, car elle est une partie de moi et en même temps, elle incarne toutes les voix des femmes qui sont dans la beauté et à qui je voulais rendre hommage.
Amadou Elimane Kane, c’est également le panafricaniste. Pendant que le Sénégal se prépare pour accueillir le prochain sommet de la Francophonie, quel message pensez-vous lancer pour voir se réaliser votre rêve de l’unité politique, culturelle, sociale et économique du continent africain ?
Ce sera le moment de défendre encore et toujours ce que je défends depuis trente ans, l’unité africaine. Je crois beaucoup à la nécessité de constituer un bloc puissant partant du continent africain, pour notre épanouisse-
ment et pour l’équilibre du monde. Comme je l’ai dit précédemment, j’ai adressé une lettre ouverte au Président Macky Sall pour conduire la réalisation des Etats-Unis d’Afrique, car c’est par cette voie que nous parviendrons au développement. J’en suis intimement convaincu. Je ne suis pas le seul à le penser d’ailleurs. Tout récemment, j’ai rencontré le grand Cheikh Hamidou Kane qui incite tous les acteurs du pays et de l’Afrique, les élites politiques, les intellectuels, les cadres, les artistes, les jeunes, les femmes à mener ce combat pour bâtir les Etats-Unis d’Afrique et ce pour 2017. Il est également persuadé que cela est possible si on se donne les moyens d’agir et que l’on travaille sérieusement. Il n’existera pas de véritable changement sans engager un vrai travail de positionnement en faveur de l’Unité africaine et ce à tous les niveaux : culturel, historique, économique, politique, monétaire, linguistique et rendre ainsi possible notre autonomie comme les autres puissances qui dominent le monde. Pourquoi cette perspective nous serait refusée ? Pourquoi ne pas croire que la réussite est possible ? C’est à nous les Africains de mettre en œuvre ce grand projet, cette extraordinaire mutation qui permettra l’émergence du continent et offrira aux générations futures des espoirs et de la confiance en l’incroyable énergie africaine.
…Mais comment y parvenir véritablement ?
Nous sommes un continent immense, avec une densité démographique exceptionnelle, possédant des richesses géographiques naturelles diverses et complémentaires. Il s’agit de fédérer les forces qui sont là pour aboutir au développement réel. D’autres avant moi l’ont défendu, Cheikh Anta Diop notre aîné, Cheikh Hamidou Kane aujourd’hui notre grand doyen, le Président Abdoulaye Wade aussi et tant d’autres. Il faut s’approprier ce qui a déjà été réalisé et poursuivre sur cette voie qui est celle d’une réhabilitation nécessaire de nos potentiels pour la renaissance africaine, pour enfin voir naître les Etats-Unis d’Afrique.
Propos recueillis par Gilles Arsène TCHEDJI